dimanche 31 octobre 2010

Remettre les pendules à l'heure, c'est le jour !

En vérité je vous le dis, le temps de Toussaint est réservé à la Toussaint. Et pis c'est tout. La preuve ? La même mer qui fait son théâtre aujourd'hui, la même, il y a une dizaine de jours seulement : décor de soie et de dentelle pour petit ballet des mouettes...



... mare aux petits canards de l'école de voile en route pour Port-Fréjus avec véritable baigneur en premier plan (et il n'était pas le seul).

Température extérieure : 24°


Port-Fréjus, et tout le quartier de Fréjus-plage, ce sera une autre page. Un peu plus tard. Voili voilou.

Merci, Monsieur Prévert


AU HASARD DES OISEAUX

J’ai appris très tard à aimer les oiseaux
je le regrette un peu
mais maintenant tout est arrangé
on s’est compris
ils ne s’occupent pas de moi
je ne m’occupe pas d’eux
je les regarde
je les laisse faire
tous les oiseaux font de leur mieux
ils donnent l’exemple
pas l’exemple comme par exemple Monsieur Glacis
qui s’est remarquablement courageusement conduit pendant la guerre ou l’exemple du petit Paul qui était si pauvre et tellement honnête avec ça et qui est devenu plus tard le grand Paul si riche et si vieux si honorable et si affreux et si avare et si charitable et si pieux
ou par exemple cette vieille servante qui eut une vie et une mort exemplaires jamais de discussions pas ça l’ongle claquant sur la dent pas ça de discussion avec monsieur ou avec madame au sujet de cette affreuse question des salaires
non
les oiseaux donnent l’exemple
l’exemple comme il faut
exemple des oiseaux
exemple des oiseaux
exemple les plumes les ailes le vol des oiseaux
exemple le nid les voyages et les chants des oiseaux
exemple la beauté des oiseaux
exemple le cœur des oiseaux
la lumière des oiseaux.

Illustration : Moineaux DOMESTIQUES (http://www.oiseaux.net/oiseaux/moineau.domestique.html).

31 octobre 2010 - Foutu temps de Toussaint


"On voyait les chevaux d' la mer
Qui fonçaient, la têt' la première
Et qui fracassaient leur crinière..."

Comme à Ostende pour Ferré et Jean-Roger Caussimon mais juste à Fréjus, où les vagues montent à l'assaut des étangs de Villepey et de Saint-Aygulf.

En ce moment les vagues de la mer s'envolent en vagues de pluie battante sur les vitres sages et les toits de la ville où j'habite désormais.

Mo, le retour


Je reviens donc. J'ai hésité, tâtonné : par quoi commencer ? Il y a tant à dire ... Et puis j'ai rencontré aujourd'hui sur Facebook cette photo de Nourredine El Hani, dont je m'honore d'être l'amie et j'ai décidé : c'est par ça que je re-commence.

Car aussitôt me sont revenus les parfums, les couleurs et les saveurs de mon enfance avec la voix de ma mère, enfonçant ses pouces dans la chair sanglante des grenades qu'elle nous préparait au sucre, avec interdiction absolue de toucher nos yeux. Et ce poème de Paul Valéry :

LES GRENADES

Dures grenades entr’ouvertes
Cédant à l’excès de vos grains,
Je crois voir des fronts souverains
Éclatés de leurs découvertes !

Si les soleils par vous subis,
Ô grenades entre-bâillées,
Vous ont fait d’orgueil travaillées
Craquer les cloisons de rubis,

Et que l’or sec de l’écorce
À la demande d’une force
Crève en gemmes rouges de jus,

Cette lumineuse rupture
Fait rêver une âme que j’eus
De sa secrète architecture.

Extrait de "Charmes"

Paul VALÉRY (1871 - 1945)