samedi 27 novembre 2010

Les fleurs roses

Mon professeur a dit : "Il est temps que tu laisses tes pinceaux à trois poils et que tu te mettes à la brosse. Cherche un sujet en pensant à ta technique". Bon. J'ai feuilleté des albums et des albums et des collections de reproductions et de photos... Et puis je suis tombée sur ce truc : un vase de lupins en arrière-plan, un d'hortensias en second plan et, au premier plan, des raisins verts dans une coupe ; par-dessous ce marché, un voilage en fond avec des transparences et des ombres. Pas du tout ce que j'aime peindre. Ni les fleurs, ni surtout la couleur. Roooose ! Mais Nadine qui passait s'est écriée : "Voilà, vas-y."

Alors j'ai fait le fond et je me suis régalée. Et puis il a fallu passer aux choses sérieuses. Ach, comme dirait Thanbach, je sais tout du rose de quinachridone et de ses nuances conjuguées au blanc et au cramoisi de Naples. J'ai fini par saisir le coup de main et hop! mes brosses ont dansé. J'ai quand même eu le droit de reprendre les soies fines pour fignoler la table et ses reflets et la coupe de fruits. Donc voilà le résultat de tout ce rose parti par TGV éclairer une maison amie là où seules les mauvaises langues prétendent qu'il pleut sur les vaches.


Aucun rapport, sinon le rose, mais j'aime bien Desnos et puis ça me rappelle certaines anagrammes...

Rose aisselle a vit
Rr'ose, essaie là, vit.
Rôts et sel à vie
Rose, S, L, have I
Rosée, c'est la vie
Rrose scella vît.
Rrose sait la vie
Rose, est-ce, hélas, vie ?
Rrose aise héla vît.
Rrose est-ce aile, est ce elle ?
Est celle
avis.

ROBERT DESNOS. "Rrose Selavy etc..." In "L'aumonyme" (1923) . Extr. "Corps et biens". Editions Gallimard 1953.

vendredi 26 novembre 2010

La femme rousse

L'union libre

Ma femme à la chevelure de feu de bois
Aux pensées d'éclairs de chaleur
A la taille de sablier
Ma femme à la taille de loutre entre les dents du tigre ...


écrivait André Breton (http://www.poesie-erotique.net/AndreBreton01.html)

Je ne sais si c'est elle qu'Eurgal avait créée. Moi, j'ai préféré ses cheveux noués ébouriffés au sage chignon dans lequel il les avait enfermés. Une amie est passée qui l'a reconnue avec ses yeux du coeur et l'a emporté vivre sa vie en Lubéron. Dans sa lumière initiale. Et je reste, émue de cette belle rencontre. 



samedi 20 novembre 2010

Promenade d'automne

La météo l'a écrit : aujourd'hui nuages, averses, pluie et soleil aux abonnés absents pour tout le monde. Ici il a déjà bien plu mais le soleil montre son nez bien plaisant entre de gros cumulus très noirs. Quelques rayons pour mettre un peu de lumière.

J'ai choisi de vous donner en partage cette douce et lumineuse image de l'automne à contempler pour mieux laisser vagabonder vos pensées.

mercredi 17 novembre 2010

Et Venise ?

Venise ? Obligé, devoir sur table du cours. J'ai donc sorti mes couteaux (à peindre !) et j'ai peint ceci :

La lumière est celle que je voulais ; le réverbère aussi ; l'alta mare est bien là. Bon. Il a plu puisque je l'ai VENDU. Et cher encore. Mais ce n'est pas celui que je préfère. On s'en fiche un peu, puisqu'il est aimé ailleurs.

Cette année, le sujet obligé du devoir sur table est "La Provence". Je réfléchis. J'ai mis les figues de côté. Je vous les montrerai bientôt, Enfin, si vous voulez !

mardi 16 novembre 2010

Zolten, enfant du Zanskar

L'an dernier, je devais peindre une toile sur le thème de Venise. J'avais choisi mes supports d'image, j'avais acheté ma toile. Au moment d'attaquer, je me rends compte que je n'avais pas apporté ces photos d'une lumière très particulière et de l'alta mare que j'avais retenues. Je cherche donc parmi les trésors de mon professeur un "quelque chose" qui rentrerait sur ma toile. Et je tombe sur lui. Une carte postale.

Au départ, ce qui m'intéresse ce sont les matières : laine, bois, pierre, bijoux. Le portrait m'effraie un peu. Jusqu'à ce que je le regarde vraiment. Son regard prend le mien et ne le lâchera plus, mais je ne parviendrai jamais à rendre son oeil bridé à la manière si particulière des Himalayens.  Donc, voici Zolten, enfant du Zanskar, tel qu'en lui-même :

Voici l'enfant qui est né, au fil des semaines, sous mon pinceau. Du haut de ses 80 cm, il occupe toute sa place. Son regard a capté le mien et ne le lâche plus. Il est de ma famille. Près de mon cœur.
 

mercredi 10 novembre 2010

Les portes

J'ai relu les premières pages de ce blog un peu décousu et je me suis rendu compte que j'ai oublié de vous présenter "mes" portes, tant qu'elles étaient encore miennes ! Je pense que ceux qui habitent aujourd'hui la maison les ont conservées car elles plaisaient beaucoup à la jeune dame. Pas de message subliminal dans le choix de ce travail : simplement un couloir étroit, sombre, éclairé par un enduit orange et 5 portes. L'enduit se suffisant à lui-même tant par sa couleur que par sa texture, la seule décoration possible était sur les portes.

J'ai choisi le thème de l'arbre vu par les artistes. Pour chaque porte un grand tableau sur le panneau du haut et, en rappel, un détail d'une œuvre du même peintre sur le panneau du bas, le tout à l'acrylique.Voici ce qu'il en est advenu :

1 - La porte du lieu où le Roi même se rend seul, d'après "Le chemin des cyprès de Vincent Van Gogh)
Difficile à photographier sans flash, d'où le reflet. En médaillon, un des "Iris" du Maître.

2 - La porte de la salle de bain. J'aime Magritte : je me suis inspirée du "Château des Pyrénées" pour réaliser ce chêne aérien. En médaillon, ce qui n'est peut-être pas une pipe.



Porte 3 - La chambre du fond du couloir. Comme c'était la première que l'on voyait depuis la salle de séjour, je l'ai voulue extravagante, et j'ai choisi Klimt et son flamboyant "Arbre de vie". En médaillon, un détail du manteau de l'homme du "Baiser". Le flash inévitable révèle néanmoins l'or généreusement dispensé. Klimt travaillait directement à la feuille d'or. Je me suis contentée de l'acrylique en tube !




Porte 4 - Celle que j'aime le moins, mais, finalement, les artistes ont peu représenté l'arbre en majesté. Donc, je suis allée chercher celui-ci en Chine. Il a sa grâce mais il est frustrant pour moi qui aime tant travailler les couleurs.



Porte 5 - Je l'ai gardée pour la bonne bouche. Il est vrai qu'ouverte sur ma chambre provençale, elle en était l'ornement principal. Merci monsieur Cézanne, pour ce "Grand pin" et cette "Coupe de fruits".
Voilà. Sans nostalgie. J'ai eu plaisir à les peindre. J'ai eu plaisir à les voir chaque jour mais la page est tournée. Et puis j'ai peint d'autres choses que je vous donnerai en partage, si vous le voulez bien. N'oubliez pas : vous pouvez agrandir les photos en cliquant dessus.

mardi 2 novembre 2010

Un peu de géographie, très locale


Donc, avant, j'habitais en haut à droite et maintenant je vis en bas à gauche.

Entre les deux, à peine 20 km, mais tout change. De la maison individuelle (de moins en moins) perdue dans la forêt, de la montagne, je suis passée à l'appartement au niveau de la mer. Du petit village dispersé et sans histoire, je suis descendue dans la ville, ou plutôt dans "les écarts" comme l'on dit ici, de la ville historique, mais en plein dans l'Histoire. Et ça me plaît.

Et puis Fréjus, c'est toujours l'Estérel tant aimé. Mais ce sont aussi les étangs dans la ville ; la plage ; les briques deux fois millénaires ; l'"acent" ; la pétanque tranquille sur la Place de la République ; la cathédrale et son cloître, la collégiale qui va avec mais aussi l'étrange mosquée Missiri et la pagode bouddhiste ; les cicatrices de Malpasset et le nouveau port ; l'amphithéâtre, le théâtre romains et le nouveau Forum, à deux pas de chez moi...

L'Histoire est partout, juste au détour du chemin. La preuve ?

Voyez-vous où j'habite ? Eh bien le carré rouge à gauche, à 50 m de chez moi, marque l'emplacement de la Lanterne d'Auguste qui signalait l'entrée du port romain, au terme d'un chenal d'environ 600 m à l'époque, creusé dans le lit du Cougourdier. Cet humble ruisseau existe toujours. Canalisé sur sa presque totalité, il sert de raccourci piétonnier pour se rendre au bord de mer actuel, à 900 m maintenant. Ça vous en bouche un coin, n'est-ce pas ? Et ce n'est pas fini. Mais pour commencer, je vais aller la photographier moi-même, cette Lanterne d'Auguste (Octave, devenu Auguste) qui serait en réalité un amer.

Et voilà qui est fait :

Elle tombe un peu en ruines, comme il se doit. Mais, respect, c'est une très vieille dame dont vous trouverez l'histoire sur http://portauguste.chez.com/index.html#sommaire. Donc, à votre gauche, l'astucieux mur contrevent. Ah déjà, le Mistral !

Si vous regardez cette page-là du site en question, http://portauguste.chez.com/images/portantique.html, vous vous rendrez compte comme je l'ai fait, toute ébaubie, que j'habite ou dans le chenal même ou, avec un peu de chance, sur l'autre rive ! Et si vous lisez tout, vous en saurez autant que moi.

lundi 1 novembre 2010

Peindre


Ouh, mais c'est qu'il y en eu de grandes et petites choses nées de mon acharnement à les peindre depuis, depuis... Je vous en offre une en partage, dont je suis un peu amoureuse, je l'avoue. Et vous ?

Je vous rappelle que vous pouvez aaaa-grandir les images ici. Alors, ne vous en privez pas.

Je ne voulais pas peindre de "nature morte", sans doute parce que je trouve cette dénomination imbécile. Mais le sujet me plaît, alors les figues suivent et d'autres viendront...

(Huile 30/24).