mercredi 10 décembre 2008

Poésie enfantine du jour :



Les éléphants


Avec leurs pattes poteaux

Avec leur trompe tuyau

Les éléphants vont à l'eau

Leurs oreilles dans le vent

S'ouvrent comme des cerfs-volants

C'est l'heure du bain, c'est la fête

Les éléphants font trempette


pour petit tableau e-xo-ti-que (12/12)




dimanche 23 novembre 2008

Dans les vignes de la Goujone



Poème au vin

Du vin, du jus de la treille, du jus de bois tortu, de la liqueur de Bacchus, de la tisane à Richelieu, de la purée septembrale, du picton, du pinard, du narpi, du ginglard, du ginglet, du gingin, du jaja, du tutu, du coquin, du brutal, du doux, du brut, du sec, du demi-sec, du liquoreux, du moelleux, du mousseux, du crémant, du moustillant, du pétillant, de l’effervescent, du tranquille, du fou, du " ceci est mon sang ", du de messe, du consacré, du des noces, du sur lie, un d’honneur, du louche, du trouble, du tendre, du fort, du faible, du lourd, du léger, du petit, du grand, du clairet, du paillet, de l’astringent, du tannique, du pif, du pive savonné, du pivois vermoisé, du rouquin, du rouquemoute, du rouge-coaltar, du sang de boeuf, du fil en double, du blanc gommé, du vendanges tardives, du primeur, du verdelet, du vert, du jaune, du rosé, du taché, du gris, du profond, du bon, du très bon, du très très bon, du fin, du ferme, du qui a du corps, du brillant, du renardant, du foxé, du musqué, du muscaté, du de propriétaire, du de palus, du de sable, du de cerneaux, du de goutte, du de mère goutte, du de presse, du de derrière les fagots, du vieux, du jeune, du nouveau, du bourru, du de copeaux, du médecin, du médicinal, du balsamique, de l’anxyolétique, du désinhibant, de l’euphorisant, de l’attendrissant, du convivialisant, du décanté, du dépouillé, du baptisé, du remonté, du chambré, du frappé, du concentré, du chocolat de déménageur, du macadam, du safrané, de l’ambré, du pourpré, du violacé, du tuilé, du pelure d’oignon, du décoloré, du résiné, du poissé, du fruité, du viné, du vineux, du fumeux, du en boîte, du chaud, de l’ardent, du capiteux, du cacheté, du frappé, du sucré, du de dessert, du d’entremets, du de liqueur, du de café, du d’une nuit, du de pays, du du cru, du cuit, du doux naturel, des appellations contrôlées, des AOC, des AOS, des VQPRD, des VDQS, pourquoi pas ?

Du tord-boyaux, du destructeur, du gros-cul, du gros bleu, du gros qui tache, du grossier, du brouille-ménage, de la vinasse, du picrate, de la piquette, du picolo, du pichtogorme, du court en bouche, de l’aramon, de l’ordinaire, du courant, du décapant, du jus d’échalas, du cassis de lutteur, du reginglat, du guinguet, du criquet, du campêche, de la ripopée, du séché, du bouchonné, du tourné, du piqué, du madérisé, du mâché, du fatigué, du décharné, de l’amaigri, du mince, du grêle, du mou, du plat, de pointu, du pinçant, de l’acerbe, de l’acide, de l’aigu, de l’âpre, du râpeux, de l’anguleux, du traître, du qui tape sur la cocarde, du de l’étrier, de l’agressif, de l’aigrelet, de l’aigre, du besaigre, de l’épais, du dur, de l’austère, du sévère, du sénile, du croupi, du cassé, de l’éventé, du falsifié, du frelaté, du mélangé, du trempé, du coupé, du recoupé, du de sucre, du de coupage, du de table, du des différents pays de la communauté européenne, sans façon.

Du p’tit Jésus en culotte de velours, de la dentelle, de la crème de tête, du gras, du frais, du droit de goût, du franc, du loyal et marchand, de l’élégant, du gouleyant, du coulant, du glissant, du généreux, de l’harmonieux, du séveux, du souple, du suave, du fondu, du plein, de l’équilibré, du fourré, du velouté, du distingué, du racé, du bien élevé, de l’ample, du féminin, du viril, du vif, du bouqueté, du charpenté, du corsé, de l’étoffé, du robuste, du vigoureux, du solide, un cru bourgeois, un grand cru, un nectar, un élixir, volontiers.

(Poèmes au vin : Jean-Pascal Dubost & Jérôme Prévost)

Novembre au jardin


Etonnant arbuste que l'arbousier qui attend novembre pour s'orner de clochettes de fleurs blanches peu parfumées et de baies rouges. Parfois seulement les unes, parfois seulement les autres, parfois les deux en même temps : les clochettes de cette année seront les baies de l'an prochain.

L'arbuste peut, si on lui prête vie, devenir un arbre véritable au tronc noir et souvent sinueux. Son bois est très compact et produit une chaleur intense dans la cheminée.

Les baies sont semblables de loin à de grosses cerises, de près à des fraises (on appelle d'ailleurs l'arbousier "l'arbre à fraises) car elles sont recouvertes des graines, comme ces dernières. Elles sont comestibles mais n'ont vraiment de goût que lorsqu'elles sont très mûres, fondantes entre les doigts et sur la langue. Leur saveur sucrée est rendue un peu âpre par la présence des graines qui les recouvrent. On peut en faire des confitures, à poids égal de fruits et de sucre, mais celles-ci ne seront savoureuses que si on les passe au chinois avant de les mettre en pots afin d'en retirer précisément ces petits grains perturbateurs.

L'arbouse est considérée comme diurétique ; on l'emploie aussi comme astringent contre les diarrhées. La racine, astringente, était parfois utilisée contre l'artériosclérose, la mauvaise circulation du sang, la tension artérielle trop élevée. Les feuilles fraiches et les jeunes pousses sont diurétiques et astringentes.

En usage interne :

lnfusion de feuilles fraiches : 10 g par litre d'eau bouillante, à boire dans la journée comme diurétique ou antidiarrhéique.

Confiture d'arbouses : contre la diarrhée légère.

samedi 22 novembre 2008

Couleurs de saison


L'automne raconte à la terre les feuilles qu'elle a prêtées à l'été. (G-C Liechtenberg)

dimanche 16 novembre 2008

Momo, le retour !

J'ai laissé ce petit blog en sommeil, le temps de vivre un peu ma vie. Cependant, à la demande générale de Syanne, je reviens vous présenter fort modestement mais avec plaisir mes dernières productions picturales, que voici donc :


That's a joke !

Défi du format de la toile : un triangle équilatéral de 20 cm de côté qui m'a permis de quitter le figuratif pour prendre goût à une peinture plus abstraite : Miro by Momo

Ici l'oeuvre originale :

























Ici mon interprétation :

J'y ai pris goût et j'ai attaqué un Kandinski. Un carré de 20/20. Mais il n'est pas fini. J'ai en projet deux grandes toiles (enfin, grandes pour moi !) de 60/60 : une à dominantes noire et bleue à la manière de Kandinski, l'autre à dominantes rouge et jaune à la manière de Van Den Groone.

En attendant, je vous propose finies, achevées, bichonnées, encadrées, mes amours de girafes (30 /80) que je vais offrir à mes enfants.




Quand j'aurai un peu plus de temps devant moi, je vous présenterai mes portes.

dimanche 27 avril 2008

Le zèbre...






















Le zèbre, cheval des ténèbres,
Lève le pied, ferme les yeux
Et fait résonner ses vertèbres
En hennissant d’un air joyeux.
Au clair soleil de Barbarie,
Il sort alors de l’écurie
Et va brouter dans la prairie
Les herbes de sorcellerie.
Mais la prison, sur son pelage
A laissé l’ombre du grillage.

Robert Desnos

Alors ça, c'est du marouflage : initiation par Nadine TETART, mon professeur du jeudi.

Cotentine, tu en faisais sans le savoir, et moi non plus. J'explique :
Sur la toile, j'ai collé du papier peint à l'envers pour garder une surface lisse. Par-dessus j'ai posé du grillage très fin que j'avais façonné à dessein (spa !) et du papier de soie froissé itou. J'ai passé par là-dessus du Gesso, produit magique que connaissent tous ceux qui prétendent peindre : il permet de reconstituer un fond de travail pour la peinture à l'huile ou à l'eau, de créer des effets et des surépaisseurs comme un enduit. Par-dessus, une couche de peinture acrylique blanche.

Là, j'ai peint mon zèbre en utilisant le blanc du fond, c'est-à-dire que je n'ai peint d'abord que les rayures noires (qui ne sont pas vraiment noires d'ailleurs, si on y regarde de plus près). Puis j'ai créé les ombres, bleues, ocres et terre d'ombre brûlée. Puis j'ai fait comme pour le portrait de l'oiseau, j'ai attendu... et le regard du zèbre est venu et puis au chiffon j'ai posé les taches du fond, j'ai poncé avec du papier de verre pour garder l'effet de "traces" et puis j'ai enlevé un poil de la queue du zèbre et j'ai signé...

Voili, voilou... De rien, c'est gratuit. Je me suis fait plaisir car c'était la première fois. Il y en aura sans doute d'autres, si ça me semble utile. Toile 26/38 - mars 2008

vendredi 25 avril 2008

Saint Marc

C'est aujourd'hui la fête patronale de mon village ! A la demande générale de ma copine Gisèle, tenancière de bistrot et excellente restauratrice à deux pas de l'église et un de la fontaine, j'ai concocté ça :

Pas trop mon truc mais je me suis bien amusée. Toute ressemblance avec des personnes existantes serait bien entendu purement fortuite.

Ce sera un lot de la prochaine tombola pour une petite fille très malade dont les soins coûtent très cher. Je suis contente de contribuer comme ça. Voili,voilou !

jeudi 24 avril 2008

Entre mer et terre






















La septième...

La septième vers la gondole
Six dents évoquent sestieri
Parure noire quel symbole
La septième vers la gondole
Ronce de noyer la forcole
On les construit dans les squeri
La septième vers la gondole
Six dents évoquent sestieri

Monsieur Dyrek
31/10/2000
Jours Italiens

Première et seule toile au couteau. J'y reviendrai quand j'aurai pris goût aux grandes toiles ? Beaucoup de maladresses mais j'aime les couleurs.

(35/45 - novembre 2007)

mercredi 23 avril 2008

OOOoooo....

Les herbes sous-marines
Comme cheveux défaits des sirènes
Enrubannent les amants
A jamais disparus

Ode

mardi 22 avril 2008

La MER, toujours recommencée...

La mer à la loupe

Paresseux matin d’été
Matin tranquille
Vue sur mer transversale :

Derrière la barrière des rochers
La vague joue à menacer
Dans un élan espiègle
La paix du bassin minuscule
Où l’eau balance en ludion
Paisible sans en avoir l’air
Où courent en douce des ruisseaux
D’algues de sable ou d’eau bleue
Qui dessinent le courant
Sous les dentelles éparses
De lentes danseuses d’écume

ML 24022008

Huile sur toile 12/20 4ème trimestre 2007

lundi 21 avril 2008

Et voici la MER ...

Profondeur de rêve

Toute l’eau des solitudes
Et le sable lent, lisse à souhait
Dans l’instant où ton être a surgi.

L’ombre jetée sur la mer, pâle
Comme un débris de couleur.
L’ouvrage agrandi de tes prunelles
Dans le sang suspendu aux embruns.

L’or pris à la gorge, l’or rare
Des feuilles captives du vent.
Le grand désordre des graminées
Dans le bois des avalanches endormies.

Quand épées de pluie, phares
Frondes, herses, pales, pics
Et couteaux de chair vive,
Sous l’abondance de ciels troués
Plantent leurs larmes, leurs crocs de lumière
Dans le ventre lacéré des écorces

En arrachent un cri à hauteur du temps,
Du feu porté aux fleurs de l’écume
Pour disparaître avec l’épave des nuits
Dans la fournaise blanche de mes songes.


Eric Allard

dimanche 20 avril 2008

Des mains, des noeuds, et bien sûr, la MER ...




J'ai choisi ici un poème qui m'a plu pour illustrer mon "chef d'oeuvre" ! Chacun y mettra ce qu'il veut. Moi, j'y mets beaucoup de choses.

SACS DE NOEUDS*et bouts de ficelle May & Bruno Livory, texte et copy-art(figures croisées du rouge et du vert)

Noeud de jambe de chien, Chienne de vie de bâton de chaise, noeud de vache, Vaches de noeuds de cabestan, de tête de Turc, de cul de porc... De port en port, que de durs noeuds de vie a le marin! Ringard du Nord ou de l'Est, Laisse-toi faire, de lance, que n'es-tu sur l'écu des Borromée, Mais tissé, reprisé, rapetassé par Lacan? Quand des labres, très vieilles, de mer,Meeerveilleuses incroyaaableuesBleues horizon, Zonzonnent du violon, Longs sont les sanglots!

Lots de noeuds gordiens, en veux-tu? En voilà! Là où elle se produit, l'erreur est corrigée, J'ai fait le séminaire, j'ai lu le bréviaire, Air et paroles, tout est clair, je sais lire et défaire les noeuds!Oedipe résolu par le cercle plié, Pli et troublant symptôme en plusieurs tomes, Thomé et Soury, ficelles, trucs circulaires, inconscient et chaînoeud : Noeud de trèfle, rond et huit, bout à bout, Boucle réparant le faux noeud, Faune Joycien, me voilà inversant le rouge et le vert. Vers le retournement du réel, j'erre avec l'Autre. Autrement maintenu par le corps clos.

Lots neufs sacrifiés au rabais, Baisse-toi, requin! Régale-toi, c'est à saisir : Zircon, confitures, candidatures, vergetures, ratures, conjonctures, Turgescences, essences, ciels de lit, tout doit disparaître! Paraître et aîtres, voiles et voiliers, maisons et jardins, cours et bois! Bois sans soif, ça dénoue l'appétit, ça réchauffe! Feu follet! Laide vache qui ris, Ris du veau doux aux petits oignons, mijoté à feu doux! Double les bouchées, fais t'en une ventrée! Très serrée, la ceinture inconsciente qui entrave Ravage, tord, triture et torture à merci ce corps d'âge! Cordage, corde à noeuds et cordelettes... De lettres épris, reprends donc les noeuds de tête, Tête de ... !

Bon, pas moyen de respecter la mise en page initiale ! J'espère que vous la retrouverez au fil des majuscules. Si je fais des retours à la ligne, cette page va mesurer un kilomètre ! En tout cas, j'aime beaucoup. J'espère que vous aussi.

samedi 19 avril 2008

Dans la série "Les mains"...


...Voici : LE REPOS


que je dédie à toutes les femmes de notre merrrveilleux site et à tous les hommes qui ont connu et aimé l'autre côté de la Mer du Milieu des Terres, avec une dédicace spéciale à Borikito.
(Huile sur toile, 20/12)

vendredi 18 avril 2008

Il y avait longtemps...


Bon. Il a fallu laisser passer la tempête, attendre le ressac et puis, avec le printemps, me revoici.


Nouvelles brèves :

Ma soeur va mieux et va aller de mieux en mieux jusqu'au mieux où elle pourra aller. Elle est enfin arrivée où il faut pour y parvenir. C'est son éclosion.


Ma fille va accoucher dans un mois. Mademoiselle Angélique s'annonce ronde et pleine. C'est leur éclosion.


Ma maison est vendue définitivement début septembre. J'ai trouvé l'appartement* que j'espérais dans le quartier de Fréjus où je voulais aller, libre en septembre. Je divorce début septembre ... C'est mon éclosion.


*Avec chambre d'ami(e,s,es)...


Voili, voilou...


Je vous propose en illustration une de mes oeuvres : TENIR !


lundi 28 janvier 2008

Un petit voyage dédié à Tytoalba

Je te propose de partager avec tous nos amis quelques images de tes souvenirs de notre bel arrière-pays.








Tout d'abord, nous partons pour les Alpes Maritimes, là où elles touchent aux Alpes de Haute-Provence, pour découvrir les gorges du Cians, taillées dans les schistes rouges :



Ce ne sont pas les porphyres de l'Estérel, mais c'est aussi très beau et très spectaculaire.



La roche mouillée rutile comme le grenat. On ne s'en lasse pas, n'est-ce pas, de cette belle eau venue tout droit du Mercantour !






















Si j'ai bonne mémoire, tu évoquais aussi Castellane et son rocher célèbre, verrou dominant le Verdon impétueux, en gardien vigilant d'une vallée offerte au soleil et à la lumière. Le voici donc, coiffé de la chapelle Notre-Dame du Roc à laquelle on accède par un vertigineux escalier taillé
dans la pierre :
Près de Castellane, dont certains hameaux et des maisons du bourg furent détruits deux fois par des tremblements de terre importants au siècle dernier, on peut admirer les eaux vertes tranchant sur les strates calcaires blanches du lac du barrage de Castillon, dont le déversoir est un autre lac artificiel, le lac de Chaudane. C'est au-dessus de ce lac émeraude que tu avais aperçu les horribles statues de la secte du Mandarom. Je les croyais toutes abattues, mais seule celle représentant le gourou aujourd'hui décédé l'a été.
Les autres subsistent, hélas, comme subsistent les illuminés pourtant très instruits pour la plupart, qui composent la secte.

Pour monter à Castellane, j'emprunte une petite route tortueuse qui suit les gorges de la Siagnole de Mons. C'est au fond de ces gorges, à la source même, qu'est captée l'eau qui arrive à mon village et qui arrivait à Fréjus par l'aqueduc dont j'ai photographié une arche dans mon précédent périple.
Quand il a plu, la puissance de l'eau libérée de la montagne est impressionnante, surtout lorsqu'on sait que la plus grande partie est captée en amont de cette sortie, en souterrain. Regardez comme c'est beau :










Et voici, sur son rocher, le beau village de Mons, si cher à mon coeur :










J'espère que vous pourrez agrandir ces photos et en régaler vos yeux ! A bientôt, pour un nouveau voyage dédié !



Je commence à revenir...



... comme le chat de Cheshire....





Voici donc mon nouveau "Moi" :

en vrai, j'ai l'oeil un peu plus charbonneux mais la lèvre aussi gourmande.

L'image est un peu de travers, car je n'ai pas encore retrouvé tout à fait mon équilibre, mais ça va venir.

dimanche 20 janvier 2008

La remontée de l'artiste

Voici donc une semaine qu'elle a repris le chemin vers la lumière. Elle a ouvert les yeux au monde lundi dernier. Elle nous a reconnus, d'un hochement de tête, d'une pression de la main.

Vendredi, avant-hier, elle était vraiment là, avec nous dans cette chambre ensoleillée donnant sur la très belle verrière de l'ancien palais de la Reine Victoria à Nice. Pavillon Chéret. Il fallait bien le nom d'un artiste et d'un des plus célèbres musées niçois pour abriter notre artiste préférée ! Enfin, nous ne sommes pas pressés de la voir dans un musée ! D'ailleurs elle va en sortir bientôt pour un autre pavillon, le pavillon Mossa où elle aura droit à une rééducation fonctionnelle plus active.
Matisse, qui règne sur l'avenue proche, Chagall qui anime derrière l'hôpital son musée du Message biblique, je ne doute pas que la proximité de ces peintres inspirés ne ravive le talent de notre Danielle.
Une pression de la main qui garde mon pouce, une petite bise au moment de partir, la lumière d'un sourire à l'évocation de notre père, ses jambes qui bataillent pour trouver une bonne position sur le lit : elle est sortie du néant, elle a choisi la vie, comme dit Yannou. Alors, forza et en avant !

samedi 12 janvier 2008

Ca, c'était mon précédent portrait :





La tempête, par Turner.









Mais la tempête passe. Alors, aujourd'hui je change de trombine. Je me dois de présenter un visage avenant pour saluer celles et ceux d'entre vous qui viendront ici, maintenant que Tyto m'a dévoilée.

D'ailleurs, elle a bien fait, puisque c'est pour vous que ce monde parallèle fut créé, très modestement.
Bon évidemment, après tout ça, je me sentais plutôt comme ceci :

Mais une bonne nouvelle est enfin arrivée !

Ma fille chérie attend une petite fille tout à fait normale, bien entendu splendide, la plus belle du monde, dit-elle.

La Belle au Bois Dormant dort toujours mais, parfois, elle ouvre les yeux, les deux. Le médecin a dit : paralysie probable du côté gauche ; lésions importantes ; séquelles très lourdes. Si elle se réveille.

Trachéotomie. Gastrotomie. La machine va continuer de fonctionner. Et l'esprit ? où est cet esprit souriant et gentil, toujours bienveillant, inventif, anxieux du bonheur des autres. Où est partie l'artiste rieuse ? La mère-poule-gâteau ?

Où qu'elle se cache, il faut qu'elle songe à revenir afin que tout soit dans l'ordre.

Alors moi, qui suis-je aujourd'hui ? Je crois que j'ai trouvé. Me voici entre larmes et espérance :












(Mosrik)

dimanche 6 janvier 2008

Se poser un instant

Chacun voit sa vie traversée de tourmentes qui assombrissent notre ciel que nous aimons si bleu. Quand les nuages s'accumulent, on se dit qu'après la pluie vient le beau temps. Mais parfois, dans ce ciel redevenu bleu pourtant, la foudre frappe soudain.

Le premier coup d'orage sec nous a enlevé maman, il y a juste un mois.


Elle ne s'est pas réveillée. Perdre une maman, ça n'est pas rien, mais pour un mari, perdre la compagne symbiotique de 62 ans de vie commune, c'est perdre une partie de soi-même, la plus heureuse, la plus vivante. Depuis, il fait ce qu'il peut, il s'accroche ; il lâche ; il dépérit ; il se raccroche ; il survit. Il souffre.



Et puis voilà, on prépare Noël. On n'a pas vraiment le coeur à la fête mais un grand désir de se tenir chaud entre nous tous autour du patriarche. Alors on a fait les menus, on a organisé la soirée, les couchages de camping pour ceux qui viennent de loin, pour notre père qu'on veut garder avec nous. La petite Danielle a cuisiné : les petits pains, les pâtés, la dinde farcie, les poulets prêts à farcir et puis le samedi elle a reçu ses amis et elle a bien ri.



Dimanche 23. Il pleut comme il sait pleuvoir ici. A verse. Le téléphone sonne : Danielle ne s'est pas réveillée ; elle ne se réveille pas ; elle ne réagit plus. Je comprends tout de suite : hémorragie cérébrale, coma.


Voilà 2 semaines passées. Le sang résiduel a été drainé mais l'hématome est très gros. Elle ne répond pas aux stimulations. La machine fonctionne seule mais l'esprit est ailleurs. Beaucoup de messages amis. Nous allons la voir régulièrement à tour de rôle. C'est elle, mais je ne l'ai jamais vu immobile. Que dire de la voir inerte ? Beaucoup de larmes en cachette les uns des autres ou ensemble, ma petite soeur Clo et moi. Beaucoup de messages amis. Heureusement car le moral est comme les montagnes russes. Et la force aussi.


Cet après-midi, j'ai trouvé cette image sur le net :


Je pense que c'est ainsi que vont nos vies. Du ciel bleu. Des petits nuages qu'on trouve forcément gros puisqu'on est en dessous ; de plus gros nuages et de temps en temps des cyclones imprévus qui nous écrasent et dont il faut bien attendre qu'ils passent.


Parfois il n'y en a qu'un ; parfois ils se suivent.


Mais il n'y a pas de prévisions possibles.


Il n'y a que l'amour impuissant, mais l'amour quand même. L'espérance et la force me viennent de ce vent d'amitié, d'affection ou d'amour qui souffle vers nous, vers elle qui dort là-bas d'un sommeil sans rêves. Enfin, je crois.