jeudi 9 avril 2009

Visite printanière au Lac de l'Avellan

Ce tout petit lac est situé sur la commune de Fréjus, à deux pas de mon village. Il a l'avantage d'être très accessible à pied, à vélo, en voiture et un joli chemin en fait le tour, soit une balade tranquille de 3 km environ.

J'y suis descendue en voiture, par manque de temps et de courage et j'en ai fait le tour en posant les yeux partout où le printemps montrait son nez. Voici les images que j'aimerais partager avec vous aujourd'hui :

Ce lac est constitué de deux bassins dont l'un recueille l'eau venant de l'Aigre et la reverse dans le bassin principal situé juste au dessous, de l'autre côté de la digue, puisque ils sont artificiels l'un et l'autre. L'eau est brune, chargée de terre car il a beaucoup plu en fin de semaine dernière.
Les joncs finissent de semer leurs graines. C'est le printemps aussi pour eux.

Entre les rochers rouges grenat du talus, si particuliers à l'Estérel, le thym fleurit en bouquets légers. Voyez-vous les plantes grasses qui se nichent dans les fentes ? On en trouve une infinie variété, toujours très courtes et très charnues.

Voici le lac principal, qui a la forme d'un Y puisque il occupe l'intersection de trois vallons . En face, la digue principale, lieu de prédilection des pêcheurs auxquels le lac est réservé.
Le chemin tourne à angle droit sur la droite. La plupart des arbres ne portent que des bourgeons et les bords du chemin sont détrempés. L'herbe y est drue : chiendent, trèfle, pâquerettes, pissenlits et puis ceci :
Joli, n'est-ce pas ?

Prêts pour un peu de géologie ? Juste un peu... Regardez :

D'abord, ça a bougé, car les rayures devraient être horizontales. Alors, vous les imaginez horizontales. Et qu'est-ce qu'on voit, ma bonne dame ? Du blanc/gris au-dessous, puis du rouge sombre, puis re-du gris-vert/blanc, puis une mince feuille de rouge, du caillou blanc/rose, du rose, du caillou blanc/rose, du rose... Il semblerait m'a-t-on dit qu'il s'agisse de couches successives de cendres volcaniques et de lave. J'aurais penché plutôt pour des sédiments en ce qui concerne les couches manifestement plus dures. Je penche toujours mais pas trop pour ne pas tomber. Du haut de ce talus, msieur-dame, des centaines de millions d'années vous contemplent ! Et en plus, c'est bêtement beau !

On continue. Le lac est en bas, à gauche. Lui c'est un chêne pubescent qu'on appelle ici chêne blanc. Vous voyez pourquoi. De plus celui-ci est couvert de lichens blanchis. J'ai exprès mis la photo en grand format pour que vous puissiez y regarder de près. Non, non, il n'est pas mort mais m'a dit le forestier qui nettoyait autour. Il avait besoin de lumière. Moi, je veux bien mais chez moi, son cousin est devenu tout nu de l'hiver au moment où sortaient ses premiers bourgeons de l'an neuf et maintenant il est tout moussu de feuilles et de chatons tendres.

Belle architecture, quand même, Monsieur le Grand Architecte !

Et celui-ci, juste un peu plus loin dont les chatons de neige étincellent au soleil ? Qui saura me dire son nom ? Le forestier avait remis son casque et repris sa tronçonneuse alors je ne l'ai pas dérangé.
Quelques branches vives et coupées en mélange, et Dame Nature nous compose ce bouquet (tel qu'en lui-même je l'ai découvert) :

Chêne-liège et bruyère arborescente. Elle fleurit, nimbée de fleurettes légères blanches, presque aussi haute que l'arbre centenaire que l'humidité a vêtu de mousses et de lichens.
Celle-ci, juste parce que j'ai trouvé superbe ce contraste de couleurs naturelles :
Le pin, le ciel, les premiers nuages, c'était juste beau aussi :
Mais là, j'ai presque fini mon tour. A l'ombre, vous devinez que je me trouve à un ubac. A mes pieds, le fossé est entièrement fleuri de violettes sauvages :
Vous pouvez agrandir la photo : il y en a une multitude.

Une montée, un virage à gauche, un autre à droite, retour au soleil et à la digue du lac. J'ignore ce que sont ces arbustes couverts d'abeilles dont les fleurs sentent déjà le miel :
Et voilà ! La promenade est finie. Vous avez noté que je n'ai cueilli de fleurs qu'avec mon appareil-photo.

Ensuite le ciel s'est couvert puis le mistral s'est levé, et moi je suis rentrée avec ma petite automobile dans ma maison, à 6 km.

Aucun commentaire: