jeudi 2 décembre 2010

La porte fermée ou L'attente

J'ai feuilleté le livre de photos et je l'ai acheté. Ces portes d'Arles, ensoleillées, ombreuses ou même closes, étaient toutes chaleureuses, bienveillantes. Et puis celle-ci. Étrange petite porte d'Alice percée dans le mur. L'escalier a été sans doute rapporté et sa dernière marche en retrait me semble un pas en arrière dans l'élan de sa montée. Le mur était nu. Je l'ai habillé d'une bignone en fleurs dont le pied serait hors champs. J'y ai déposé une jarre de ces petites plantes grasses qui fleurissent si joliment tout l'été pour peu qu'on les arrose un peu. Et puis, en bas, un pot de tournesols. Juin sans doute. Il y manquait la vie. J'ai pensé à un chat. Convenu. Alors la poupée de chiffon s'est posée sur l'avant-dernière marche, un peu à l'ombre. La porte était devenue gardienne de vie. Je pouvais signer.

Un instant d'été en ces jours glacials, à partager.

3 commentaires:

christiane REY a dit…

ton interprétation personnelle laisse encore une place à mon imagination et à mes rêves... Qui va ouvrir cette porte ? Homme, femme enfant ? Pourquoi ? Ramasser la poupée, arroser les plantes, changer l'eau des fleurs, aller se promener, sortir à la rencontre de l'être aimé... Ou , ou, ou ? Je n'ai pas fini d'y penser...
Bisouxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx

Anonyme a dit…

Quelle douce chaleur émane de ce tableau, Mo ! Et en même temps, la porte bien close évoque irrésistiblement la fraîcheur ombreuse des vieilles maisons provençales. Ta main de fée a su produire, une fois de plus cette synesthésique magie ! Merci.

Syanne

Valérie a dit…

J'aime beaucoup cette porte perchée, et tu as si bien su lui donner vie de l'extérieur, que j'arrive sans peine à voir tout une atmosphère à l'intérieur. Un vrai petit voyage.
Et j'apprécie et admire toujours autant les textes qui vont avec tes œuvres, ça leur ajoute encore de la profondeur.
Bravo, talentueuse Mo.